HISTOIRE
CANAL DE L’EST ET RÉSERVOIR DE BOUZEY
Suite à la guerre de 1870 et l’annexion de l’Alsace/Lorraine par les Allemands, la France était privée de voies navigables en Lorraine.
Il fut décidé de creuser un canal reliant la Moselle à la Saône, Bouzey étant le point de partage des eaux Rhin/Rhône.
C’est le canal de l’Est.
La construction de la digue débuta en 1877 et fut terminée en 1882.
Le réservoir de Bouzey est devenu dans le langage de ceux qui le fréquentent : l’Étang de Bouzey.
A l’origine de cette mutation : l’édition de la 1ère carte postale par le camping Méline : Décision est prise d’y noter “Lac de Bouzey” !
Aujourd’hui, pour y venir, d’où que vous arriviez, les panneaux routiers indiquent “Lac de Bouzey” !
Le canal de l’est, proprement dit, a une longueur de 419 km entre Givet dans les Ardennes et Corre en Haute-Saône. Les travaux sont réalisés entre 1874 et 1882 pour être inaugurés et mis en service en 1884.
Les péniches sont successivement tractées par l’homme, puis par l’animal avant d’être auto-motorisées.
De nombreuses écluses jalonnent le tracé, 10 en Haute-Saône, 69 dans les Vosges et 14 en Meurthe et Moselle. Sur la commune, furent créés pas moins de 4 ponts et 1 tunnel pour piétons sous le canal afin de permettre l’accès de chaque côté. Furent érigés de solides murs pour retenir les berges lorsqu’il est proche des maisons.
Le 27 avril 1895, à 5h15, une énorme déflagration retentit et les 7 millions de m3 s’engouffrèrent dans la brèche qui venait de s’ouvrir, s’écoulant en 10 minutes à peine. Le canal tout proche résista quelques instants à la charge des flots en formant un second barrage puis céda à son tour. Dès lors plus rien ne put retenir le déferlement des eaux du réservoir qui dévastèrent l’ensemble de la vallée de l’Avière en deux heures. Le hameau de Bouzey n’existait plus. La pisciculture installée sous le barrage fut détruite. Sur son parcours, l’eau fit 87 victimes, dont 27 calmosiens, et d’importants dégâts.
Afin de remettre en service le canal, la digue est reconstruite partiellement entre 1900 et 1903 avec en complément la construction d’une usine élévatoire à Épinal qui prélèvera dans la Moselle l’eau nécessaire à la bonne alimentation du canal. La digue que nous connaissons aujourd’hui est achevée en 1939.
Après être tombé en désuétude, le canal reprend vie grâce au développement du tourisme.Toutes les écluses ont été électrifiées et les berges remises en état.
Le canal de l’Est désormais appelé le canal des Vosges est maintenant renommé. Il est devenu avec son chemin de halage, une piste cyclable : la voie verte ou véloroute
LA « COMMUNE LIBRE DE BOUZEY »
Le réservoir de Bouzey est devenu dans le langage de ceux qui le connaissent :
L’Étang de Bouzey
Il était surtout fréquenté par les pêcheurs. Quelques-uns ont construit des abris précaires, d’autres ont acheté des wagons de marchandises SNCF réformés, qui au fil des ans se sont transformés en résidences secondaires.
En fin de semaine, on comptait également des résidents spinaliens ou thaonnais (en grande majorité des commerçants ou de profession libérale) qui retrouvaient les pêcheurs.
En 1955, quelques amoureux et pratiquants du site ont décidé de se grouper pour créer une association portant le nom de
“Commune Libre de Bouzey”.
Un drapeau vert/rouge en était l’emblème. Des élections ont eu lieu, un conseil municipal a été créé. Les membres de la commune libre ont été nommés les « Bouzeux ».
Le but de cette association était d’animer de manière festive et joyeuse le plan d’eau. Pour ses membres, hormis le fait d’organiser des divertissements, tout était prétexte aux déguisements.
Les fêtes se déroulaient entre « l’Auberge du Lac » (le bâtiment existe toujours), “Le Bon accueil” et le début de la digue.
Le bal monté (à l’emplacement de l’actuel “Exotis”) restait en place les mois de juillet et août, il ouvrait tous les samedis et dimanches.
Les fêtes de juin 1957-58-59 furent les dates les plus importantes de la Commune Libre.
La fête du lac attirait beaucoup de monde, les distractions ne manquaient pas :
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- cyclo-cross le matin autour du lac,
- à 11heures discours du maire vantant les atouts de Bouzey suivi d’un apéritif.
- l’après-midi place à la musique grâce aux accordéons de Mrs Raoul Erhard et Fleury :
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- Joutes organisées,
- Course aux canards,
- Défilé de barques décorées,
- Course de canoé,
- Démonstration de modèles réduits par le Marine Modèle Club,
- Bal installé à proximité.
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Cette association et ses fêtes ont duré une dizaine d’années avant de disparaître.
Ces souvenirs sont encore très forts pour toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à cette aventure.
Souhaitons revoir un jour une nouvelle association de “Bouzeux” reprendre le flambeau.
Le drapeau de nos anciens défenseurs de l’amitié et de la camaraderie soufflerait à nouveau sur Bouzey.
PATRIMOINE
HISTOIRE DE L’ABBAYE
Fondation et croissance
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- 1050 Séhère, naît à Épinal.
- En 1090, sur demande d’un chanoine de Toul, il fonde un monastère grâce au don du seigneur Thierry et de son épouse Hadewide qui lui lègue une terre à Chaumousey.
- 1094 s’élève un oratoire dédié au Saint Sauveur. Plus tard Thierry donne au monastère tout le fief de Chaumousey avec dépendances et revenus dont fait partie l’église paroissiale.
- 1102 le pape Pascal II accorde une charte par laquelle le saint Siège prend sous sa protection l’Abbaye de Chaumousey, qui adopte la règle de Saint Augustin.
- 1107 le 1er octobre l’église abbatiale de dimension et de même style que la basilique Saint Maurice à Épinal fut consacrée par le cardinal Richard, légat du pape. L’influence de l’abbaye est immense. Un nombre imposant de donations immobilières des Vosges de Lorraine et au-delà vient enrichir le monastère.
- Entre 1182 et 1189 le pape Grégoire VIII lui confirme ses privilèges et ses biens avec en sus les revenus de nombreuses églises.
SAINT PIERRE FOURIER ET L’ABBAYE
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- 1585, il entra à l’abbaye de Chaumousey.
- 1587, il y prononce ses vœux.
- 1595, il devint curé de Chaumousey jusqu’en 1597 où il partit officier à Mattaincourt. Ce fut un des grands esprits de son temps.
- Pour appliquer les recommandations du Concile de Trente en 1563, Saint Pierre Fourier crée la congrégation de «Notre Saint-Sauveur» à laquelle l’abbaye de Chaumousey est rattachée en avril 1653.
APOGÉE ET CHUTE
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- 1713 à 1740 de nombreux travaux sont entrepris :
- reconstruction du chœur de l’abbatial,
- autel,
- hôtel de l’abbé,
- nouveaux bâtiments.
- 1713 à 1740 de nombreux travaux sont entrepris :
- Quarante abbés se sont succédés de Séhère jusqu’en 1791, date du départ des moines de l’abbaye.
- 1789 en novembre, l’assemblée constituante supprime les bénéfices ecclésiastiques et décide la confiscation des biens du Clergé.
- De mars 1791 à 1794, après inventaire, sont vendus bétails, instruments agricoles, ornements religieux, boiseries du réfectoire, horloge, moulin, étang (acquis en 1665).
- 1796 le 12 juin (24 Prairial an IV de la république, le citoyen Hoener, imprimeur à Épinal achète les bâtiments de l’abbaye et la transforme en carrière à ciel ouvert. Il vend les moellons des différentes constructions dont la remarquable église abbatiale.
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Ainsi va disparaître dans l’indifférence générale la prestigieuse abbaye de Chaumousey.
Les objets sacrés seront dispersés dans les églises environnantes :
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- une statue de Saint Jean Baptiste à Chaumousey,
- un ostensoir à Darnieulles,
- une chaire à Uxegney,
- un magnifique retable à Girancourt
- un lavoir des moines sera démonté puis remonté à Barbonfoing, commune de Dommartin aux Bois.
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Plusieurs vestiges et dalles funéraires sont au Musée Départemental d’Épinal. Aujourd’hui, au hameau appelé l’Abbaye subsiste seulement quelques murs, des caves, 2 statues, un calvaire.